FontFace Dojo, l’utilitaire indispensable des amoureux des typos web
FontFace Dojo est une vraie petite pépite pour les amoureux de belles typographies web. Je vous mets en garde avant d’y goûter, vous risquez de devenir accro !
Lors de vos sessions de veille et de navigation compulsive à la recherche d’inspiration, il a dû vous arriver de trouver de magnifiques typos sans pouvoir les identifier. Pas vrai ?
C’est là qu’entre en jeu la fabuleuse extension Google Chrome nommée FontFace Ninja. Elle permet d’identifier une police en un clic sur le site.
FontFace Dojo va encore plus loin, en offrant de nouvelles possibilités. Vous pouvez par exemple bookmarker n’importe quelle police reconnue par l’extension. Vous allez ainsi pouvoir retrouver vos coups de coeur, les acheter et les utiliser pour vos futurs projets.
Fonctionnalité intéressante de l’application : le font-pairing. Lorsque vous sélectionnez une font, l’application vous propose des fonts associés, qui se combinent en toute harmonie.
Pour en savoir plus sur la conception et sur l’équipe qui a fait naître FontFace Dojo, j’ai décidé de poser quelques questions à son créateur, Axel Corjon.
1. Bonjour Axel. Peux-tu te présenter en quelques mots ?
Hello ! Je m’appelle Axel Corjon, certains anciens me connaissent peut-être aussi sous le pseudo de Jocker (coucou les flasheurs).
Je suis designer depuis près de 10 ans, j’ai fait quelques agences, enchaîné avec plusieurs années de freelance et monté mon studio en 2011 (Creaktif, Anagram et maintenant fold.studio).
J’adore créer des choses et je touche à pas mal de domaines (stratégie/concept, UI, UX, 3D, motion, photo, …). J’ai collaboré avec plein de belles agences et marques… et on a gagné quelques prix au passage 😉
2. Comment as-tu eu l’idée de FontFace Ninja, puis Dojo ?
Comme souvent pour les side projects qu’on lance, l’idée vient d’un manque. Je me dis que j’aurais besoin de tel outil, on le produit en interne et on espère que ça servira à d’autres personnes.
Nous sommes passionnés de typos au studio et il nous manquait un outil pour les identifier facilement sur internet. Certains existaient déjà, mais leur design et surtout leur efficacité ne nous convenait pas. D’ou le départ de FontFace Ninja.
FontFace Dojo est né d’une volonté d’aller plus loin. Ninja permet de découvrir, Dojo de creuser, de retrouver.
Les deux outils fonctionnent séparément, mais surtout ensemble. En l’occurrence j’ai une mauvaise mémoire, et j’avais vraiment besoin d’un système pour conserver les typos cool que je rencontrais. 🙂
À partir de là, nous avons aussi constaté que l’utilisation de FontFace Ninja générait une bonne quantité de données. On s’est dit qu’on pourrait connecter tout ça et essayer d’inspirer encore un peu plus les gens, d’où l’idée du « font in use » et du « font pairing ».
3. Selon toi, quelle a été la plus grosse difficulté à surmonter dans le projet ?
Il y a eu beaucoup d’évolutions, pour la plupart, invisibles pour un utilisateur de FontFace Ninja. Le projet nous a donné beaucoup de problématiques à résoudre. Les principales sont liées à la déclaration/import des typos :
- La détection du nom de la typo : les autres outils lisent la CSS et affichent le nom déclaré, du coup tu peux te retrouver avec une information complètement erronée. On a développé de nombreux algorithmes et de techniques pour avoir un résultat exact. On travaille d’ailleurs sur une nouvelle technique actuellement, c’est un peu tôt pour en parler, mais si l’on y arrive, on devrait s’approcher des 100% d’identification parfaite.
Du côté de Dojo, on a eu à faire face à beaucoup de problématiques : l’algorithme de Font Pairing, les « fonts in use » et la liste des fonts populaires sont très compliquées. On continue à travailler dessus pour les améliorer. Les premières réactions des utilisateurs sont très positives et super encourageantes, mais on a encore beaucoup à faire pour séduire plus de gens et rendre notre produit rentable.
C’est un travail compliqué et de longue haleine lorsqu’on auto-finance un projet !
4. Comment arrives-tu as gérer ton temps sur ce side-project, à côté de ton activité principale ?
Pas simple comme question, il faut apprendre à jongler avec son planning… mais la passion pour le projet rend les sacrifices assez simples.
Et puis surtout, j’ai décidé l’année dernière de faire passer ce projet en « priorité » au sein du studio. Ce n’est plus juste un petit side project.
Je suis notamment accompagné de Samuel, développeur talentueux et passionné de typo avec qui je travaille depuis la première version de Fontface Ninja. C’est clairement l’atout qui permet au projet d’avancer pendant que je m’occupe des autres projets du studio. On se complète bien et cela nous permet d’avoir de bonnes idées sur les futures innovations à apporter.
Les autres personnes du studio ont aussi participé à un moment ou à un autre. Nous sommes adeptes d’une participation active de toute l’équipe. On écoute toutes les idées, on en parle, on entend aussi les utilisateurs, et on essaye de faire toujours mieux.
Les sides projects ont toujours eu une place importante dans Creaktif (jetlag.photos par exemple), et d’ailleurs nous modifions légèrement notre stratégie pour pouvoir développer sérieusement plus de produits internes.
5. Ton parcours en agence est impressionnant, tu pèses dans le game depuis plus de 10 ans. Quel est ton objectif pour les prochaines années ?
Continuer à imaginer des dispositifs, des produits et des interactions digitales. Continuer à découvrir, progresser et surtout kiffer. 🙂
À plus court terme, on va essayer de positionner clairement fold.studio (dès qu’on aura eu un peu de temps pour faire un site, une crémaillère et un minimum de communication.
L’objectif est de pouvoir proposer et produire nos propres idées, mais aussi d’être plus à même d’accompagner des marques et des startups : en créant nos produits, on se met plus facilement à leur place et on peut mieux les accompagner. On aimerait continuer à travailler avec des agences et des marques ; apporter notre créativité et notre savoir-faire sur le digital, tout en créant des produits ou encore services complètement fait en interne.
6. Quel serait le conseil que tu donnerais à un débutant dans le domaine du web ?
Être curieux, explorer, tester, se dépasser et ne jamais se satisfaire de ses créations. Mais ça reste des conseils bien mous et conventionnels ! On dirait une pub pour une boisson énergisante !
Du coup, plus sincèrement :
- Vous allez kiffer, être extrêmement fier de vous. Vous allez aussi douter, et vraiment manquer de confiance par moment : je connais peu de bon DA qui n’ont pas eu ces sentiments. Le doute va avec le métier, la passion. C’est dur, mais c’est comme ça.
- Ça vous aidera à aller plus loin : en vous remettant en question, vous serez plus à même d’évoluer et d’avancer. Dans cette voie, la capacité d’évolution, que ce soit de technique, de mentalité, de style ou de support est toujours la clés. C’est ingrat, mais c’est aussi extrêmement enrichissant, valorisant et excitant.
Bref, ça ne sera pas toujours facile, ça va piquer, mais ça vaux le coup (enfin je trouve). Foncer, expérimenter et créer.
Et aussi, travailler son réseau, c’est toujours une bonne chose, n’hésitez pas à taper aux portes et a aller rencontrer des gens qui vous inspire, il y a toujours des bon conseils à prendre 🙂
7. As-tu d’autres projets sur la typo dans les cartons ?
Pas mal, oui !
Récemment nous avons rencontré Black Foundry, des gens adorables et ultra talentueux avec qui j’espère on pourra faire des projets.
On a aussi rencontré les gars de Fontself, super passionnés (et passionnant), on va sûrement aussi faire des choses prochainement ensemble.
Nous sommes en train d’ajouter une grosse fonctionnalité à FontFace Ninja, qui j’espère sortira dans les prochains mois (#teasing)
Pas mal de nouveautés prévues pour Dojo dans les cartons. Au-delà de l’amélioration des recommandations (font pairing / font in use), on travaille aussi sur des fonctionnalités pour faciliter le workflow de nos utilisateurs. On se pose aussi depuis longtemps des questions sur l’utilisation plus globale de la typo (prix, license, etc…), à suivre. Bref, on as encore beaucoup de choses sous le coude !
Pour conclure :
FontFace Dojo est limité à 10 bookmarks en version gratuite, il vous faudra débourser $1 par mois pour la version payante qui offrent des fonctionnalités de sauvegarde plus étendues.
Tester FontFace Dojo
Merci d’avoir répondu à mes questions Axel !